Le Kôdô ou l’art d’apprécier les senteurs

Le Japon compte trois types d’arts raffinés : l’ikebana, la cérémonie du thé et le Kôdô. Ce dernier, bien que peu connu, a aussi son importance au niveau de la culture nipponne. Découvrons ensemble son histoire, son mécanisme et ses vertus.

L’histoire de l’encens au Japon

C’est vers le 6ᵉ siècle que l’encens a été introduit au Pays du soleil levant. À l’époque, il y avait uniquement du bois parfumé importé d’Inde, puis de Chine au début du 7ᵉ siècle. L’encens était utilisé dans les pratiques religieuses, plus précisément dans le bouddhisme. Il servait notamment de purificateur durant les rituels et d’offrande pour les divinités. Au cours de l’ère Heian, l’encens est devenu un élément de divertissement pour les Nobles. Ils s’amusaient par exemple à reconnaître les senteurs. En même temps, ils l’utilisaient pour parfumer
leurs habits. Ensuite, à l’époque Muromachi, l’usage de ces bois précieux s’est propagé en-dehors de la Cour. C’est alors au tour des classes supérieure et moyenne ainsi que des samouraïs de s’en servir à des fins différentes. Par ailleurs, durant cette période, le shogun Ashikaga Yoshimasa demande que l’on classifie les bois.  Ceci, donnant naissance aux règles du jeu qui ont alors façonné l’art traditionnel connu sous le nom de Kôdô. La popularité des encens a quelque peu diminué durant les époques Edo et Meiji. Cependant, ils sont revenus en force il y a une centaine d’années à peu près grâce à Kito Yujiro, maître parfumeur

Le Kôdô : en quoi consiste cet art ancestral ?

Littéralement, le mot « Kôdô » se traduit comme « la voie des senteurs ». Au début considéré comme un jeu par la Noblesse japonaise, cette pratique est devenue un art à part entière. Sa philosophie se base sur l’écoute des fragrances. En effet, il s’agit plus d’écouter que de sentir. Le nez seul ne suffit pas pour apprécier les parfums des encens. Dans le Kôdô, il est important de se servir de tous ses sens, tout son être. Cet art, c’est une véritable expérience spirituelle. On lui attribue d’ailleurs plusieurs vertus, grâce à sa capacité à :

  • Aiguiser les sens
  • Assainir le corps et de l’esprit
  • Dépolluer l’âme
  • Éveiller l’esprit
  • Atténuer du sentiment de solitude
  • Diminuer le stress
  • Agir même en abondance
  • Agir en petite quantité
  • Durer dans le temps
  • Être utilisé au quotidien

Sa complexité est telle que l’on a besoin d’au moins 30 ans de pratique pour le maîtriser. D’ailleurs, au Japon, deux grandes écoles ont été fondées et enseignent jusqu’à nos jours cet art traditionnel. L’une d’entre elles est baptisée « Oie-ryu » et est née sous l’influence de l’aristocratie. De son côté, l’école « Shino-ryu » se base sur les principes des autres classes et des samouraïs. En tout cas, peu importe l’aspect sur lequel on se base, les étapes d’une cérémonie restent généralement les mêmes. Les participants commencent par sentir tout à tour l’encens. Ensuite, ils s’expriment sur ce que l’odeur leur évoque. Enfin, ils essaient de nommer le bois utilisé.

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